Extrait

Le Soleil du lac qui se couche de J. R. Léveillé

« J’avais quelquefois vu Ueno travailler à un dessin. Il allait vite mais ne se pressait pas. Il n’y avait pas de frénésie d’accélération ou d’énergie retombée ; comme si la lenteur arrivait à point. Chaque geste était impeccable. On aurait dit une danse de musique. Il avait expliqué que lorsqu’on atteint une vitesse parfaite, il n’y a plus de temps. On entre dans l’infini. »

Biblio

Bijou franco-manitobain

Le soleil du lac qui se couche

J.R. Léveillé

La Peuplade, 127 pages

3 étoiles et demie

Il vaut amplement la peine de revenir sur ce roman sorti il y a quelques mois au Québec, mais publié en 2001 au Manitoba ! Cette histoire d’amour improbable entre une étudiante en architecture, Angèle, et un vieil artiste japonais, Ueno, est trop bellement racontée pour recueillir poussière sur tablette. Les deux solitaires se rencontrent par hasard dans une galerie d’art. Elle sort d’une relation avec un artiste sombre, Aron, avant de tomber amoureuse d’Ueno, créateur de lumière. Elle traduira ses poèmes en français, il lui fera cadeau de la sagesse. Le hasard côtoie le destin, et la sérénité, la passion, dans ce livre, construit en 162 fragments, qui se lit d’une traite. Il n’y a pas un mot de trop. Il n’en manque pas non plus. M. Léveillé a du métier et ça se déguste tout plein dans ce joli bouquin. Il y flotte aussi une certaine candeur nouvel-âgeuse démodée, mais il émane un tel calme de ce Soleil du lac qui se couche (Setting Lake en anglais) que l’on serre un peu plus fort les êtres aimés en finissant sa lecture. Vitement que les autres bijoux de la littérature franco-manitobaine nous arrivent ici ! — Mario Cloutier, La Presse

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